mardi 5 mars 2013

Les yeux sont le miroir de l'âme


J'ai souvent eu l'impression que mon appareil photo me donnait à voir les bonnes choses.

Je peux avoir un groupe de personnes devant moi, mon appareil ira se tourner vers une personne particulière. C'est pas la beauté physique en elle-même qui m'attire particulièrement, mais je suis sensible aux personnes remarquables, aux personnes intéressantes et intrigantes. Aux personnes qui ont ce quelque chose dans les yeux, ce quelque chose dans l'intérieur qui attire ma pellicule et qui donne sur chaque portrait une expression particulière. On peut comme lire la personne, comme si on pouvait vraiment la voir.

Mon appareil sait parfois rendre les gens beaux, beaux comme ils le sont vraiment. Et plus je connais ces personnes, plus je trouve les photos belles. C'est une question de moment, d'instant, de regard, de laisser aller. C'est dur de prendre une vraie photo, c'est dur d'être pris en photo, d'être naturel, soi-même, c'est une relation intime entre le photographe et le photographié, c'est un échange ultime, une confiance absolue en l'autre, la perte de soi dans un clic improvisé. La photo vient à soi. La photo parle de la personne et elle la dévoile.

Depuis que je suis rentrée en France, mon appareil reste au placard, je n'arrive pas à trouver le miroir qui correspond à ce que je pouvais trouver pendant mon voyage. Les gens, les sourires, les regards sont durs à percer. La confiance et l'intimité sont durs à instaurer. Les gens ne se donnent pas facilement, ils sont méfiants, ils portent un masque, deux masques, plusieurs masques superposés pour absolument pas montrer ce qu'ils sont, qui ils sont, comment ils sont.


Hier, une idée m'a traversé l'esprit. En regardant des vidéos documentaires, j'ai eu un besoin oppressant de ressortir mon appareil photo, de m'acheter un micro et de faire un film. Puis je me suis posée la question : de quoi est-ce que j'ai envie de parler ? J'avais envie de faire quelque chose de sérieux, de montrer, de faire découvrir un monde peu connu aux autres, de donner envie de regarder les choses autrement, de faire changer de point de vue, de casser les préjugés... Et le seul sujet qui me soit venu à l'esprit comprenant la majorité de mes envies, c'est le sujet du Népal et des enfants de la fondation.

J'aimerai faire découvrir en images à ceux qui ne peuvent pas y aller, la vie qui existe ailleurs. Les problèmes, les pensées, les projets et les sourires. Ce n'est pas quelque chose de simple, loin de là. Réussir à jongler entre leur innocence, les problèmes pour faire vivre la fondation, montrer que notre vie est simple, que la plupart d'entre nous sommes bien nés, montrer que ces gamins sont courageux et que Nima se donne à eux.


Je ne sais pas exactement quel sujet prendre dans le lot, ni de quoi parler vraiment. D'une personne ? D'un enfant ? De Nima? Du lieu où les enfants vivent ? De l'histoire de la fondation ? Du rapport orient /occident? Comment dérouler le film ? Comment faire parler les gens ? Comment mettre l'accent sur un point de vue ? Et quel point de vue ?

Avec la formation documentaire des ateliers Varan que j'ai suivie il y a maintenant plus d'un an, j'ai de bonnes bases mais aucune expérience. Et je ne veux pas me permettre de rater ce projet, rien que pour eux, je veux leur rendre cet hommage, je veux les aider comme je le peux.

1 commentaire:

mam's a dit…

c'est un beau projet